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Le coach déblogue !
11 mai 2010

Mika

 

Nous l’appellerons Mika. Il parle vite, comme si le temps lui était compté. Et il parle à voix basse, en articulant à peine. C’est un effort d’attention pour qui veut le comprendre. Et pourtant certainement cette expression à peine audible donne le sentiment de n’avoir pas même existé. Comme si la parole ne devait occuper aucun espace, aucun volume et nul relief. Comme si ses mots ne devaient pas s'inviter dans le champ de l’autre.

C’est un quasi soliloque murmuré à toute vitesse, qui attrape votre oreille et qui suscite, pour qui s’y intéresse, les demandes de répétition. La conversation se construit ainsi avec la répétition et la reformulation qui fait de vous une sorte de porte voix.

« J’existe quand l’autre me répète » semble nous dire Mika.

Mika sent plus qu’il n’agit. Une pensée, un regard, un doigt à peine posé sous le menton suffisent à l’amener là où vous voudriez qu’il soit. Mais plus encore, Mika ressent à votre place mieux que vous-même. C’est un révélateur de sensations que vous ne connaissiez pas encore.  Vous voici perplexe : De quelles sortes d’antennes Mika est-il muni ? Tout en lui semble ainsi tourné vers une lecture hypersensible, devenue du haut de ses 27 ans, un incroyable talent.

C’est  un homme du silence. La question que vous lui adressez de ce qui lui ferait plaisir reste sans réponse. Et vous êtes presque gêné de l’avoir posée. La réponse doit se trouver quelque part entre « tout» et « rien ».

C’est une extase muette. Nul souffle, nul soupir, nul gémissement, nulle crispation n’a annoncé ces gouttes perlées que vous contemplez à présent sur son torse. C’est seulement à ce moment là que vous comprenez les paroles qu’il a expulsées quelques secondes plus tôt : « je vais jouir »…

 

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Commentaires
D
Encore un peu, et il s'appelait Milka !!!
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